jeudi 13 janvier 2011

Le tour du Vermont à vélo

Le tour du Vermont 2009



12 juillet Grand Isle State Park. LE FAUX ET LE VRAI DEPART.

Il fait beau, c’est dimanche. Noel vient me conduire a Saint-Jean Richelieu. Départ, pas tout a fait, comme chacun sait, jai oublié mon porte-feuille et Noel est parti. Un poste de police, un taxi et 100$ plus tard, le vrai départ. Il est déjà 14h30… Tout cela m’a mise en retard. En plus, j’ai mal dormi la nuit dernière. Résultat, c’est une journée de moins à apprécier qu’à se rendre à temps au camping…

Donc je roule. Je passe la douane, Alburg Vt, les belles îsles du Lac Champlain, c’est tout de même plaisant. C’est un coin que je connais bien, j’y passe au moins une fois l’an…je fréquente ce coin depuis très longtemps. En fin d’après-midi, j’arrive enfin au Grand Ilse State Park, très fière de moi. Beau campement, j’étrenne certains équipements de camping.
Un couple de québécois cyclo-touristes vient à ma rencontre. Ils projettent le tour du Lac Champlain. La fille se demande si elle pourrait faire cela seule, comme moi. Plus d’une heure pour l’installation (d’ici 3 jours je serai rôdé et j’en prendrai ½ heure). J’ai soupé dans un magasin général a South Hero, devant le Lac, auparavant. Il me reste à me doucher et me coucher. Je m’endors en moins de rien.


Lundi, 13 juillet North Beach Burlington. LES JOIES DE LA ROUTE.
C’est mon premier lever. Il y a du café à la cabane d’accueil. Il fait beau. Je suis reposée. La journée s’annonce belle. En effet, c’est une très belle balade; je sors des Iles du Lac Champlain pour joindre le « continent ». Bientôt, je joins la piste cyclable du Grand Burlington. Ça nous amène un peu partout. C’est bien de découvrir les côtes du Lac champlain au nord de Burlington. Il y a des plages de sable, des parcs. J’arrive au North beach campground, c’est juste un mille au nord du centre ville de Burlington. C’est privé et dominé par les VR. Mais mon emplacement est beau. Installation, repos, puis je vais faire un tour à Burlington. Souper, librairie, je ne trouve pas grand signe de célébrations. Il ne fait pas très beau il faut dire. Ils n’ont pas été très gâtés non plus. J’achète un livre à ma librairie dont le format et le prix conviendront a mon vélo : une biblio de Michelle Obama 6 $.







14 juillet  Burlington- Button bay State Park. LES CAMPING D’ETAT ET LES AMERICAINS.

Dès 7h, des gros camions situés au milieu du camping se mettent en branle. Vidange, travaux, charrues. Je crois qu’il y a un écho-centre au beau milieu du camping. Quelle bande de cons ! Je pars tôt, à 8h30, petit déj à Burlington. Je vais faire une vérification de mes pneus à une boutique de vélo non loin de là. Je suis bien accueillie par les vendeuses et vendeurs. Et ça me rassure. La route qui me mène le long du Lac Champlain s’àvèrera une des plus belle du voyage. C’est en bonne partie en piste cyclable. La piste nous fait découvrir des quartiers inconnus de Burlington, Shelburne, etc. Le camping de Button bay State Park est situé à quelques 45 km au sud de Burlington. C’est isolé, très beau, tout a côté du lac. Les emplacements sont immenses, il y a plein d’oiseaux et c’est très calme. Peu de gens. Ma voisine d’a côté est une vieille veuve seule qui manœuvre sa mini-roulote. Le couple d’à côté vient du Texas, elle m’invite à souper. Lui n’a pas l’air enchanté. Ils roulent autour des États avec leur sorte de mini-van. Elle est tres sympa, adepte de plein-air…ils sont de Austin, une ville plus libérale du Texas. Je quitte tôt pour ne pas accabler le monsieur. La madame a l’air décue. Tension dans le couple. Ils s’arrangeront bien.


15 juillet, Button bay State Park- Lake-George. INCURSION AU LAKE GEORGE
La journée s’annonce chaude et le sera. Je profite encore des centaines d’oiseaux du petit matin. Direction Ticonderoga. Très belle journée, je longe le Lac Champlain, belles routes assez désertes, petits villages. A Chimnay point, je traverse à l’État de New-York. Sur le pont, on a une belle vue d’ensemble du sur de Lac. J’arrive assez rapidement a Ticonderoga, une gentille dame du bureau d’accueil m’indique le campground le plus proche « pas plus de 3 milles ». je ferai finalement 7 milles en montant et pas de trace du camping. Il n’y a rien de pire sur le mental, surtout à la fin d’une chaude journée. J’arrive enfin dans un immense camping d’État au beau milieu du Lake George. C’est le second plus gros de l’État. Mon impression de foule s’estompe lorsque j’installe mon campement. A côté, une famille typique de Brooklin qui m’offre le dépanneur, le souper. Je leur demande de me rapporter une banane et c’est tout.

Le souper pose problème. Où aller ? finalement, à tout juste deux milles sur la route, il y a un restaurant italien. Je suis fatiguée, autant y aller tôt. A peine fini de m’installer que je réenfourche mon vélo pour remonter des côtes. Rendue là-bas, pas de porte-feuille (foutu porte-feuille…), merde. Retourne au campement (des côtes, des côtes et moi qui meure de fin et de fatigue). Rendue au campement, mon portefeuille, je ne l’avais pas oublié, il était dans ma petite poche latérale!!! Putain ! Retourne au resto, des côtes, des côtes. Les pâtes sont très bonnes ainsi que le verre de vin rouge. Ca va bien dormir.


15 juillet-     Lake-Geroge- Half Moon State park

Départ à 8h30, petit dej. très sympa dans une sorte de boui-boui a Ticonderoga. La ville est ouvrière, le principale employeur est un gros moulin a papier. Le retour a Ticonderoga me paraît moins pénible que la veille. Comme quoi le sommeil est l’énergie du matin peuvent faire la différence. Je vais le vérifier souvent. Lors des temps mort, je sort mon petit radio portatif et j’écoute la radio publique américaine. Je retraverse le Lac vers le Vermont, cette fois en bac (radeau). C’est l’été, il fait beau, les gens sont en vacances. Une heure après mon départ, j’arrête dans une belle demeure, un artiste sculpteur qui fait des animaux et des oiseaux de bois depuis trente ans. Le couple me fait voir l’atelier. Le trajet s’avère plus pénible vers la fin car c’est côteux. Le camping Half moon State Park est un peu isolé de la route, laquelle est assez isolée des autres villages. J’attrape quelques trucs dans country store (aucun produit frais) et j’arrive au camping vers 16h00. C’est, encore une fois, un très très beau camping, (vraiment les camping d’État du Vermont, c’est à voir). Je suis près d’un Pond, on est seuls ici c’est isolé. L’orage menace mais il passera à coté (avec des dégats semble-il). Encore une fois, la famille d’à côté m’invite à souper. Je décline (excepté l’apéro), je dois manger mes babioles du Country store. Lecture, un peu de radio et dodo.

16 juillet      Half Moon State Park-Manchester- UN BEAU C ONGÉ DANS UN INN
Cette fois, la  pluie va finir par me rejoindre. La journée démarre au soleil. Je veux quitter vite. Ici, je connais moins la région. Dès hier, une idée a commencé à me préoccuper. Comment je vais bien traverser la chaîne des Greens après Manchester ?. Je ne m’en sens tout simplement pas capable. C’est pourquoi je fais 10 milles au sud sur la 7, mais je bifurque vers un Welcome center pour en avoir le cœur net. Je veux connaître : 1) la route; 2) la température; 3) les moyens de transport possibles vers Springfield. Je serai bien renseignée a Fair Haven welcome center. Je poursuis donc. Le dîner a Poulntrey s’avère très agréable. C’est un charmant village qui abrite un college chic, comme le Vermont en recèle plusieurs. Le petit resto est très bien. En PM, la pluie commence. Tranquillement puis en s’intensifiant. J’ai une réservation au Camping de Dorset. Arrivée au camping, il pleut à sciau. C’est la dame elle-même qui va m’aider à trouver un hébergement. Or, à Dorset et Manchester c’est le Horse show. Peu de place dans les Inn et B&B. Les madames chiques du Welcome center me toisent avec mon petit air de chat mouillé pas propre. Elles semblent vouloir me dissuader. Mais il faut toujours compter sur l’ignorance de certains américains. Ma propriétaire de camping va me dénicher un très beau Inn a un mille pour 99 $. Quelle joie. Ce sont mes vacances méritées. Je sèche mon linge et m’étend dans ce lit douillet. Je suis la politique américaine a la télé et Obama qui défend sa réforme de la santé.

17 Juillet. Manchester-Springfield
Maintenant que l’hébergement a été réglé et bien réglé, reste à voir la question du transport. Car bien qu’il fasse assez beau, j’ai bien l’intention de ne rien faire aujourd’hui et de me rendre directement à Springfield. Petit dej au village a la recherche d’une solution. Pas grand-chose. Finalement, je trouve un taxi qui va me faire ça pour 55 $. OK. J’arrive au centre ville de Springfield, c’est assez tranquille, plus pauvre. Je trouve un jolie et sympathique camping a deux milles. J’ai tout mon temps. Je m’installe tranquillement. Il est 14h00. Je retourne au village prendre une bouchée. Lecture, radio,dodo.

19 juillet Springfield-Thetford-Hill DES VRAIES MARATHONIENNES SUR LA ROUTE 5
J’amorce aujourd’hui la remontée par la rivière Connectitut, la route 5 qui va vers le nord. Ce tronçon est un peu moins fréquenté. Je vois un autre Vermont, moins flamboyant. La route 5 est belle et bonne avec un accotement. Je vois passer les villages et les fermes, je longe aussi la voie ferrée. A White Rivier Jonction, je m’arrête à une sorte de petit centre d’achat. Je cherche un joli café où dîner. Je suis abordée par deux jeunes femmes qui me demandent l’heure. Il s’avère que l’une des deux est québécoise. Les deux viennent de terminer une course à pied….30 milles pour la québécoise et….100 MILLES (en 19 heures) pour l’Ontarienne !!! je ne savais même pas que ça pouvais exister. D’ailleurs, cette dernière peine à mettre un pied devant l’autre. Pour moi aussi ça aura été une bonne journée. Peut-être 80 km. En fin de PM, j’arrive finalement a un camping privé où je peux faire une belle lessive. Ça tombe à point nommé. J’hésite encore sur le chemin a emprunter pour la suite. Montpellier (retour vers les montagnes) ou la route 5 vers l’Estrie.

20 juillet Thetford-Hill-St-Johnsbury- DEUX MOTARDS SYMPATIQUES
Levée tôt, je suis la seule tente du camping. Je trace la route toute la journée. Je tiens à faire de plus longs trajets car ce tronçon est plus monotone. De plus, cette région recèle des moulins a papier et des usines. Beaucoup de camions…Hier, on était tranquille, c’était dimanche, mais aujourd’hui lundi, les camoins sont revenus en force. J’arrive épuisée a St-Johnsbury, une ville assez défraichie. Je trouve un très bel emplacement tout a côté d’un ruisseau. Je cherche un souper. Retour à la ville, tout est fermé, c’est lundi. Je fini dans un Dunkin dunot, mais j’ai tellement faim. Jamais un Ice cappuccino et un beigne n’ont été si bons. J’approche du Québec…. Je rencontre deux couples de québécois de l’Estrie. Je leur raconte mes trucs, ils n’en reviennent pas. De retour au Camping, je m’étend enfin pour me reposer. Je suis réveillée par deux motards en camping qui s’installent juste à côté de moi. Présentations. C’est un postier de BC et son oncle. Deux bons gaillards tout gentils et plein de bonne humeur. On m’offre la bière, on jase. Ils ont fait tout le Canada.

21 juillet St-Johsbury-Newport. LA SOLIDARITÉ ET LE TRANSPORT RURAL AU VERMONT.
Excellent petit-dej à Newport dans un de ces petits cafés indépendant avec ambiance comme je les aime. Puis, la route 5 à nouveau. Mais ça ne s’arrange pas. Je file pendant 10 milles jusqu’à LindonVille. Non, je ne me vois pas avec ces gros camions et une route avec plus ou moins d’accotement pendant toute la journée encore. Direction Public Librairy :

« Avez-vous un moyen de transport pour se rendre à Newport »
« Laissez-moi y penser, oui, peut-être, laissez-moi appeler ce numéro…c’est une association de transport rural »
Cet organisme (comme il en existe aussi au Québec) offre un coktail de navettes, covoiturage, transport bénévoles, etc pour la population locale. Finalement, j’appelle et un bénévole se pointe 15 minutes plus tard avec une minivan capable de me prendre moi et mes baggages. Le type est dans les services sociaux depuis toujours, retraité, il fait du transport bénévole, surtout pour les aînés. Une heure plus tard, il est midi, je suis à Newport et le tour est joué. 44 $ à l’association et c’est tout.

Newport est moins touristique que je croyais mais c’est joli. C’est au sud du Memphremagog. La pluie s’annonce, je trouve un beau petit motel à 77 $. Rendue là, la  pluie arrive, fin d’après-midi télé et repos. J’achète quelques fruits pour souper. Maintenant, je dois décider si je vais chez Yves Vaillancourt au Lac Lovering. Lucie me laisse entendre que non. En effet, ils sont appelés en ville par une mortalité.

22 juillet- Newport-Sutton. JE NE SAIS PAS OÙ CE TRAJET VERS L’OUEST VA ME MENER.
La journée est maussade mais pas de pluie ce matin. Alors que je cherche un téléphone public au centre ville de Newport, je fais une belle rencontre. Matt Cazavas s’amène seul sur son vélo de tourisme; il aperçoit le mien; il vient sentir. C’est un gars d’une cinquantaine d’années de St-Louis Missouri. Il est sur la route comme moi…mais depuis près de deux ans !! pas deux semaines… Il a l’air tellement heureux ! Il me donne les coordonnées de son site.
C’est un bon conteur et inspirant pour moi. Après quelques échanges, on pars chacun de notre côté (il a l’habitude des 150 km par jour sans problème, c’est aussi un triatlonien alors on oublie ça…). J’amorce ensuite la montée du col de Jay peak. Je ne sais pas trop où ce trajet vers l’ouest va me mener. Les conditions ne sont pas les meilleures : pluie, travaux routiers, mais pas à pas (avec des parties à côté du vélo), ça y est, je suis au sommet. Le reste se fait en descendant jusqu’à Ritchford, un des endroits les plus pauvres et abandonnés du Vermont que j’aie vue. Je décide de traverser au Canada. Aborcorn, non. Je pousse jusqu’à Sutton. Et là, pourquoi pas fêter ça, je m’offre un luxueux gîte : les caprices de Victoria et un beau repas dans un resto italien et un verre de vin chilien a 8 $.

23 juillet Sutton-Saint-Jean-sur richelieu
La fin du voyage s’annonce avec ce trajet vers Saint-Jean. J’ai pris du muscle depuis 2 semaines alors forcément, ça se fait bien. Je sors assez vite des collines et à Farham, c’est déjà le plat et je peux emprunter la piste cyclable de l’Estrie. Arrivée tôt à St-Jean, j’opte pour l’Auberge Harris, un hôtel Bienvenue aux cyclistes. Saint-Jean me désole un peu, c’est pollué, le canal chambly sent un peu mauvais. Je trouve un très bon resto vietnamien sur le boul du Séminaire. Les gens sont en vacances.

24 juillet Montréal
J’ai tracé le chemin jusqu’à Montréal en une matinée. A Saint-Lambert, toc toc chez Richard Saulnier un collègue et ami cycliste qui a bien connu le Vermont et qui m’a un peu aidé à planifier ce voyage. pas de réponse. Tant pis Et puis Montréal, Voilà, je suis de retour.